dimanche, avril 01, 2007

Une force de paix en deuil

Les combats qui opposent les troupes gouvernementales et leur alliés éthiopiens aux insurgés des tribunaux islamiques à Mogadiscio ont fait une première victime parmi la force déployée par l'Union africaine (UA) pour assurer une transition pacifique qui fait pour l'instant défaut.

Un porte-parole militaire de l'UA a annoncé la mort samedi d'un militaire ougandais, touché par un obus de mortier aux abords du palais présidentiel dont il assurait la protection. Cinq autres soldats ont été blessés dans ce même incident. En tout, quelque 1200 soldats ougandais composant l'avant-garde de la mission de paix de l'UA sont déployés en Somalie.

Lancée jeudi, l'offensive gouvernementale, appuyée par des blindés et des hélicoptères éthiopiens, vise à déloger les insurgés islamistes et les milices affiliées aux clans locaux des quartiers sur lesquels ils détiennent encore une emprise, trois mois après le retour en force du gouvernement.

Une Somalienne blessée lors des combats dans la ville

De nombreux habitants ont fui la capitale depuis le début des combats, mais la plupart se terrent dans leur maison, terrifiés par les tirs d'armes lourdes et les rafales d'armes automatiques qui résonnent dans la ville. Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, environ 10 000 personnes ont fui ces trois derniers jours.

Les quartiers détenus par les insurgés font l'objet d'intenses bombardements de l'artillerie et des chars éthiopiens. Des centaines de soldats éthiopiens étaient en route samedi vers la capitale pour venir y renforcer leurs troupes.

Les hôpitaux arrivent difficilement à faire face à l'afflux de blessés et les morts se compteraient par centaines.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), au moins des dizaines de personnes, essentiellement civiles, ont été tuées depuis jeudi dans ces combats, parmi les pires depuis le début de la guerre civile somalienne en 1991.

Un décompte établi dimanche matin par l'Agence France-Presse (AFP) à partir de témoignages et de sources hospitalières fait état d'au moins 70 personnes tuées depuis jeudi.

L'annonce de la conclusion d'un cessez-le-feu entre les forces éthiopiennes et le clan des Hawides, un des principaux de la capitale, pourrait cependant apporter une certaine accalmie au cours de la journée.

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