lundi, avril 09, 2007

L'Avenir de la Boxe à Montréal


N'en doutez plus. Montréal est en train de se positionner comme l'un des principaux pôles d'attraction de la boxe professionnelle en Amérique du Nord.

La qualité des boxeurs et des galas proposés, la fidélité des amateurs qui s'y présentent assidûment, font des envieux. L'intérêt et la présence de la télévision américaine sont un indice indéniable de la progression du noble art au Québec.

InterBox et le Groupe Yvon Michel (GYM) comptent dans leurs rangs 7 pugilistes en lice pour des combats de championnats du monde: Lucian Bute, Adrian Diaconu, Sébastien Gauthier, Sébastien Demers, Jean-François Bergeron, Joachim Alcine et Hermann Ngoudjo!

Le fait qu'ESPN soit là pour présenter le combat Diaconu-Hoye fait en sorte qu'InterBox pouvait se permettre d'organiser sa soirée dans un studio au lieu du Centre Bell. La vente de billets devient secondaire quand les sous de la télévision sont là.

« Nous n'avons pas encore touché le gros lot, indique d'abord Stéphane Larouche. Mais nous obtenons une visibilité importante aux États-Unis pour notre organisation, nos boxeurs et nos commanditaires. ESPN c'est la première marche, un tremplin. Parce que lorsque l'un des nôtres obtiendra un titre mondial, l'arrivée de HBO multipliera nos revenus de télé par 10. »

Pour Éric Lucas, c'est aussi une belle vitrine pour ce qui se passe ici en matière de boxe. La publicité gratuite n'a pas de prix. Les pourparlers sont déjà bien engagés pour qu'ESPN revienne pour le combat Bute-Bika du 15 juin, au Centre Bell.

Renouer avec la tradition

Don Majesky, principal négociateur d'InterBox sur la scène mondiale, croit que Montréal est appelée à jouer un rôle crucial dans la renaissance de la boxe professionnelle en Amérique du Nord.

« Les promoteurs américains ont tué ce sport en déménageant leurs galas de New York, Chicago, Detroit ou Los Angeles vers des endroits comme Las Vegas. L'argent a fait foi de tout. Ils ont négligé leur clientèle traditionnelle. »

En 1927, on a tenu plus de 1 000 soirées de boxe dans le seul État de New York. L'an dernier, il n'y a pas eu 1 000 galas sur l'ensemble du territoire américain. Selon Majesky, il faut absolument renverser cette tendance pour sauver la boxe.

Retour aux sources

Majesky espère voir des propriétaires d'amphithéâtres comme le Madison Square Garden ou le Delta Center de Chicago investir pour l'organisation de combats.

« La boxe doit être soutenue à la même hauteur que les équipes professionnelles de hockey ou de basket-ball. Il faut pouvoir compter sur des enveloppes de 35 à 40 millions de dollars par année pour réussir. »

« Il faut ramener le public. Il faut faire en sorte que la boxe ne soit plus uniquement un produit de consommation diffusé uniquement à la télé à la carte. Il faut redonner le goût de voir et d'applaudir des boxeurs en personne. Montréal a très bien réussi dans cette voie en faisant des Bute, Diaconu, Alcine et autres, des vedettes locales qui frappent maintenant sur la scène mondiale. »

Majesky rappelle à titre d'exemple que dans les années 80, Thomas Hearns remplissait le Joe Louis Arena de Detroit, Roberto Duran dominait le marché new-yorkais, tandis que Sugar Ray Leonard était une attraction incontournable à Washington.

Il semble que cette fois, Montréal montre l'exemple.

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