samedi, avril 14, 2007

11 Septembre - L'héritage de Giuliani assombri


Après les attentats du World Trade Center et la chute des deux tours, des milliers de travailleurs ont nettoyé les décombres. Ils ont tellement bien fait que le nettoyage n'a duré que 9 mois, plutôt que les 30 prévus.

Or, le quotidien The New York Times a révélé lundi matin que 70 % des 10 000 employés de l'époque souffrent maintenant de graves problèmes respiratoires. Leur prise en charge par les hôpitaux de la ville a déjà coûté des centaines de millions à l'administration municipale, et plusieurs redoutent que des maladies graves comme des cancers fassent leur apparition.

La gestion du maire de New York de l'époque est mise en cause dans cette histoire. Il s'agit d'une bien mauvaise nouvelle pour Rudolph Giuliani, qui fait campagne pour être choisi candidat du Parti républicain aux présidentielles de 2008. Celui dont on vantait en 2001 la poigne et la détermination aurait utilisé ces qualités pour imposer une gestion « dictatoriale » des opérations, selon un témoin de l'époque.

Griefs nombreux

On lui reproche d'abord d'avoir tenu à l'écart des organisations fédérales dont l'expertise en gestion de crise ne faisait pas de doute. Arrivés peu après les attaques, les ingénieurs de l'armée et la Federal Emergency Management Agency (FEMA) ont été invités à ne pas intervenir, M. Giuliani leur préférant une agence municipale peu connue pour faire le travail.

Quant à la santé des employés sur le site même, les reproches sont nombreux. Une poursuite est d'ailleurs en cours au palais de justice de Manhattan contre la Ville de New York. Des documents déposés en cour montrent que l'administration de l'ancien maire n'a pas fait appliquer des règlements fédéraux pour assurer la sécurité des milliers d'employés, notamment imposer le port d'un masque à oxygène spécial.

Pourtant, les poussières industrielles et les particules d'amiante abondaient sur les ruines. La Ville le savait, mais a peu insisté pour faire porter les masques parce que les employés se sont plaints qu'ils étaient lourds et encombrants. Les critiques de M. Giuliani disent que, même s'il se montrait inquiet des risques pour la santé, l'ancien maire a manqué une chance d'agir en n'imposant pas le port du masque par le biais d'un décret.

Ils sont donc des milliers de pompiers, de policiers et d'employés de nettoyage à poursuivre leur employeur en l'accusant d'une grande négligence. Reste à voir si cet épisode nuira aux chances de M. Giuliani de remporter la course à l'investiture de son parti.

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