mardi, mars 06, 2007

Début du procès de l'ex-premier ministre kosovar


Le procès de l'ex-premier ministre du Kosovo, Ramush Haradinaj, s'est ouvert lundi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye.

L'ancien commandant de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour des persécutions, meurtres, tortures et viols commis contre des Serbes, des Albanais et des Roms considérés comme des collaborateurs du régime serbe, en 1998 et 1999.

Ramush Haradinaj est inculpé conjointement avec deux de ses adjoints, Idriz Balaj et Lahi Brahimaj. Les trois hommes, qui encourent la prison à vie, plaident non coupable.

Dans son discours d'ouverture, la procureure générale du TPIY, Carla Del Ponte, n'a pas mâché ses mots. « Les trois accusés étaient des gangsters en uniforme, en possession du pouvoir [...] une combinaison mortelle pour les victimes, a-t-elle dit. Ne doutez pas que ce chef de guerre, son lieutenant et son geôlier ont du sang sur les mains. »

L'avocat de Haradinaj, Ben Emmerson, a de son côté fait valoir que son client avait livré une « guerre honorable ». « Il a ciblé des combattants et non des civils », a-t-il dit. Haradinaj est considéré comme un héros par de nombreux Kosovars.

Après la guerre entre les indépendantistes de l'UCK et les forces serbes de Slobodan Milosevic, de 1998 à 1999, Ramush Haradinaj est monté sur la scène politique. Il a été premier ministre du Kosovo pendant 100 jours, et a démissionné lorsque le TPIY l'a inculpé, en mars 2005. Après s'être livré aux instances internationales, il a été autorisé à regagner le Kosovo dans l'attente de son procès.

Sa libération provisoire a été perçue comme une manoeuvre pour assurer la stabilité au Kosovo, à la veille du difficile processus devant établir le statut final de cette province serbe. La population d'origine albanaise réclame l'indépendance, mais la Serbie répète qu'elle ne l'acceptera jamais.

Le Kosovo est administré par les Nations unies depuis 1999, à l'issue d'une campagne de bombardements de l'OTAN qui a mis un terme aux combats entre les forces de Belgrade et l'UCK.

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