Un référendum pour s'opposer aux islamistes
Même si l'opposition a appelé au boycottage du référendum sur la réforme de la Constitution, il ne fait pas de doute, selon les observateurs internationaux, qu'une majorité d'Égyptiens appuiera le projet du président Hosni Moubarak.
En effet, plusieurs ONG qui oeuvrent pour le respect des droits de l'homme en Égypte rappellent que le pouvoir a remporté tous les scrutins depuis 50 ans et n'a jamais semblé trop se soucier des rapports faisant état de violences et de fraudes lors des consultations populaires.
Le président Moubarak, qui a pris le pouvoir au lendemain de l'assassinat du président Anouar el Sadate, en 1981, compte, avec ce référendum, considérablement renforcer son pouvoir face à une montée en puissance des islamistes.
Ainsi, la réforme interdira tous les partis politiques ou même toute activité politique fondés sur la religion, un coup direct porté par le pouvoir à l'encontre des Frères musulmans, qui ont obtenu 20 % des sièges aux élections de 2005.
Le référendum porte aussi sur l'amendement d'un article de la Constitution pour permettre aux autorités d'arrêter des individus, de fouiller des résidences et de mener des écoutes électroniques sans mandat judiciaire. L'amendement autorisera de plus le pouvoir à soustraire à la justice les personnes soupçonnées de terrorisme pour les déférer à des tribunaux militaires.
Les États-Unis ont affirmé être préoccupés par ce projet de réforme constitutionnelle dans lequel Amnistie internationale voit la plus grave atteinte aux droits de l'Homme en Égypte depuis l'instauration de l'état d'urgence, en 1981.
Le président Moubarak, 78 ans, a rejeté les critiques des ONG du revers de la main, faisant valoir le droit pour l'Égypte de se protéger du sectarisme et du terrorisme.
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