Les dirigeants arabes lancent un appel direct aux Israéliens
Les dirigeants arabes ont décidé de lancer un appel direct “au gouvernement israélien et à tous les Israéliens” pour qu'ils acceptent le plan arabe de paix adopté à Beyrouth en 2002, selon le texte de la résolution adoptée, hier, lors du sommet de Riyad. Ils réaffirment “l'invitation au gouvernement israélien et à tous les Israéliens à accepter l'initiative arabe de paix et à saisir l'occasion qui se présente pour une reprise du processus de négociations directes et sérieuses sur tous les volets”, dans une résolution politique. Cet appel correspond en fait à la volonté de la Ligue arabe décidée à faire bloc pour que les Palestiniens ne continuent pas à être sacrifiés sur l’autel des manœuvres qui visent à redessiner les cartes dans le monde. Au plan formel, Riyad aura réussi le tour de force de réunir 16 chefs d’État. Seuls cinq de leurs homologues n’ont pas fait le voyage. Si le Maroc, la Tunisie, la Somalie et Oman ont mandaté des représentants, la Libye, singulière comme à son habitude, boycotte carrément la rencontre, annonçant qu’il ne se fait toujours pas d’illusions sur les capacités du monde arabe.
Le sommet ouvert hier devrait s’achever aujourd’hui avec la remise à l’ordre du jour de l’offre de paix avec Israël, vieille de cinq ans, que son auteur, l’Arabie Saoudite, a démarchée activement comme la meilleure chance, sinon la dernière, de régler le conflit israélo-arabe, avec le soutien en filigrane des États-Unis pressés d’en finir avec le bourbier irakien. Le 19e sommet s’est ouvert au Centre international de conférences du roi Abdel Aziz, dans une capitale où les mesures de sécurité, déjà imposantes en temps normal, ont encore été très renforcées.La journée d’hier devait être consacrée principalement aux discours protocolaires et aux entretiens en aparté sur la relance du processus de paix avec Israël, le soutien au nouveau gouvernement palestinien d’union et l’appel à une réconciliation en Irak ; la crise libanaise et d’autres sujets économiques sont relégués au second plan.En fait, le terrain a été défraîchi par les ministres des AE qui ont adopté l’offre de paix arabe telle que proposée à Beyrouth en 2002, sans aucun amendement. Le marché consiste à offrir à Israël une normalisation de ses relations avec tous les pays arabes en échange d’un retrait des territoires arabes occupés par l’État hébreu depuis 1967, de la création d’un État palestinien et d’un règlement équitable de la question des réfugiés palestiniens.
Ainsi, les Arabes jurent que c’est leur dernière offre et qu’en cas de refus de la part des Israéliens, l’avenir de la région sera alors remis entre les mains des seigneurs de la guerre. La menace est prise au sérieux, notamment par les Américains qui s’impatientent de sortir du guêpier irakien. Bush a, en effet, fini par saisir que le puzzle moyen-oriental est entièrement déterminé par la question palestinienne.Les chemins de la stabilité dans la région passent par un État palestinien, un vrai. Cependant, et comme le soutient fortement l’Algérie, dont le président Abdelaziz Bouteflika a déployé d’intenses consultations avec ses pairs en marge du sommet, les dirigeants arabes devraient ouvrir la porte d’opportunité à la paix en veillant à ce que soit levé le boycott international contre le nouveau gouvernement palestinien d’union, représenté à Riyad par Abbas et Ismaïl Haniyeh. Hamas, considéré par les États-Unis, Israël et l’UE comme une organisation terroriste, avait annoncé depuis Alger par la voix de son leader, Mechaal, lors de la conférence sur Al-Qods, qu’il appliquera la résolution de Riyad.
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