mercredi, mars 28, 2007

Philosophie

Dans notre monde moderne, nul ne peut affirmer que nous vivons tous en profitant de la même qualité de vie. Certains pays vivent dans la richesse et l'abondance tandis que d'autres vivent dans la misère la plus totale. Cette inégalité sociale provient d'une distinction nette entre les communautés et de leur volonté d'être séparées économiquement et culturellement. En prenant consience des malheurs qui affligent les personnes des nations les plus démunies, nous, les habitants des pays riches, devrions-nous pas nous interroger sur la possibilité de partager avec ces personnes nos richesses ? Serait-il approprié de sacrifier une partie, peut-être même la majorité, de notre luxe pour éviter à ces gens la misère qu'ils vivent chaque jour ? L'enjeu de ces questions est bien réel, car on dénombre aujourd'hui environ 15 millions de réfugiés dans le monde. Cela représente un nombre impressionnant de vies misérables qui, je l'espère, ne peut laisser indifférents les personnes choyées que nous sommes (habitants des pays riches). Nous devons endosser une partie des responsabilités face à cette situation, car nous détenons le pouvoir de changer les choses. Nous pouvons, sans l'ombre d'un doute, apporter une aide bien plus importante que celle que nous apportons maintenant à ces personnes. Je crois personnellement qu'il est de notre devoir d'accroître le nombre de réfugiés accueillis chaque année dans notre pays. Pour vous le démontrer, je vous ferai part tout d'abord du contexte de la situation. Par la suite, je procéderai à une analyse de l'enjeu morale et des exigences morales. Pour finir, je vous ferai part de deux théories philosophiques (conception de Hume et conception conséquentialiste) et de ma position personnelle face à ce problème.

Le contexte est le suivant : des millions de personnes souffrent de la famine, de la répression politique et de la persécussion. Pour la majorité de ces personnes, le seul moyen de s'échapper de cette vie de misère est de demander asile aux pays ne souffrant pas de ces malheurs. Rares sont celles qui réussissent à se trouver un pays d'accueil. Le problème est que, pour la majorité des pays riches, des politiques concernant l'immigration limitent l'entrée de ces personnes. En effet, les places disponibles sont insuffisantes face à la demande. Cette situation résulte en de milliers de camps de réfugiés où les gens ne font que survivre (au sens propre du mot) en attendant une vie meilleure.

Une situation comme celle décrite précédemment peut-être soumise à plusieurs exigences morales. Premièrement, nous pouvons affirmer qu'il est de notre devoir moral de venir en aide aux réfugiés. Est-il justifiable de refuser de sacrifier une partie de notre abondance pour améliorer grandement la qualité de vie de milliers de personnes ? C'est de cet enjeu qu'il est question ici. Si nous refusons d'accorder une place dans notre communauté à ces personnes, nous devrons être tenus en partie responsables des malheurs qu'auront à vivre ces gens. Bien que cela puisse apporter des inconvénients et des effets négatifs sur plusieurs personnes de notre communauté, nous détenons le pouvoir d'aider les réfugiés. Alors, à quoi devrions-nous accorder le plus d'importance ? Les bonheurs surperflus des gens d'ici ou l'augmentation plus que considérable du niveau de vie des demandeurs d'asile ? Notre morale nous dicte qu'il faut accorder la priorité aux réfugiés. La morale nous impose cette idée, elle l'exige.

Si l'on aborde le problème du point de vue de Hume, celui-ci opterait sans aucun doute pour l'augmentation du nombre de réfugiés admis. Hume base sa morale sur les sentiments ou plus précisément sur l'empathie. Une personne prise d'empathie pour les réfugiés ne pourrait leur refuser asile. Cette dernière n'aurait qu'à s'imaginer toutes les souffrances vécues par les malheureux pour être prise par les sentiments. De plus, la loi morale de base selon Hume est la suivante : Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que les autres te fassent. Alors, on n'aurait qu'à se glisser dans la peau d'un réfugié pour comprendre que celui-ci n'espère qu'un peu d'aide de ceux qui ont le pouvoir de lui offir. Aucun être raisonnable qui se retrouverait à la place d'un réfugié ne pourrait souhaiter qu'on lui refuse asile. Alors, selon le principe de base de Hume, on ne devrait pas faire subir aux réfugiés le sort que nous-mêmes ne voudrions pas subir. C'est pour ces raisons, je crois, que Hume serait largement en faveur de l'augmentation du nombre de réfugiés admis.

Maintenant, si nous abordons le problème du point de vue d'un conséquentialiste. Celui-ci devrait considérer que les politiques d'immigrations devraient être fondées sur les intérêts de tous ceux et celles qui sont affectés par le problème. Toujours selon celui-ci, on devrait considérer tous les intérêts d'une manière égale et donner la priorité aux plus urgents et aux plus fondamentaux. Bien sûr, les intérêts qui appartiennent à cette dernière catégorie sont ceux des réfugiés. Cependant, les autres personnes touchés par le problème possèdent des intérêts divergents. En effet, les résidants du pays d'accueil se verront touchés par une plus forte compétition au niveau de la recherche d'emploi et de la réception des services sociaux. D'un autre côté, ces mêmes résidants pourraient bénéficier d'une arrivée accrue de réfugiés. En effet, cette arrivée massive d'immigrants pourrait donner du tonus à l'économie par un surcroît d'activités pour répondre aux besoins des nouveaux venus. De plus, le mélange des cultures pourrait apporter des bénéfices à long terme. Ainsi, si nous considérons toutes les conséquences de l'arrivée d'immigrants supplémentaires, la balance pencherait inévitablement du côté de l'augmentation des admissions.

En résumé, si nous procédons à la synthèse des points soulevés précédemment, on ne peut qu'être en faveur de l'augmentation du nombre de réfugiés admis. Je suis personnellement en faveur de cette initiative. Je ne peux qu'admettre qu'il serait totalement immoral de refuser l'accès aux personnes les plus démunies que pour profiter d'une aisance superflue. Je suis en accord avec Hume, je ne ferais pas aux autres ce que je ne voudrais pas qu'ils me fassent. Si je serais à la place d'un réfugié, je voudrais plus que tout au monde être accepté dans un pays comme le Canada. Je ne voudrais en aucun cas être refusé. Donc, je ne refuserai pas l'entrée à ces personnes. De plus, je ressens beaucoup d'empathie pour ces malheureux, ce qui solidifie ma position. Finalement, le calcul d'utilité de l'acceptation d'une augmentation du nombre de réfugiés accorde un surplus considérable des plaisirs sur les déplaisirs, ce qui apporte encore un appui à ma position.

En conclusion, nous pouvons dire que nous devrions être en faveur d'une augmentation du nombre de réfugiés par empathie pour ces derniers. De plus, nous ne devrions pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas que les autres nous fassent, c'est-à-dire refuser l'accès à une vie meilleure. En addition, les conséquences de cet acte de bonté seraient en somme positives pour tous. C'est pour ces raisons que nous devons conclure que nous avons le devoir d'augmenter nos admissions aux réfugiés. Peut-être qu'en faisant ainsi, nous pourrions donner l'exemple aux pays les plus réticents face à cette idée. De plus, qui sait ? Peut-être serons-nous dans cette même position précaire un jour...

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