Liberté, prise deux - Mauritanie
Les Mauritaniens sont appelés aux urnes pour choisir leur nouveau président, dernière étape du retour à la démocratie promis par la junte militaire, au lendemain de son coup d'État d'août 2005.
Dix-neuf candidats sont en lice pour succéder au chef de la junte, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, qui ne se présente pas à ce scrutin, conformément à son engagement de garantir la neutralité du processus de transition démocratique.
Au sortir de l'isoloir, le président sortant a dit quitter le pouvoir avec le sentiment du devoir accompli. « Il n'y aura plus de putsch en Mauritanie, car les raisons des putschs à répétition ont disparu avec le système de l'alternance démocratique », a assuré M. Ould Mohamed Vall. Son coup d'État, mené sans effusion de sang, avait mis fin à vingt ans de régime autoritaire du président Ahmed Taya.
Le scrutin couronne un processus entamé avec un référendum constitutionnel en juin dernier et poursuivi avec les législatives de novembre-décembre et des sénatoriales en janvier.
Depuis l'indépendance de la France en 1960, le pouvoir a toujours changé de mains par la force des armes, et jamais par les urnes, dans ce pays divisé entre une élite arabe et une population africaine. L'asservissement des noirs n'y a été légalement aboli qu'en 1981.
La transition démocratique, pour l'instant exemplaire, est regardée avec attention par la communauté internationale, notamment par les pays arabes.
Les quelque 300 observateurs internationaux accrédités pour ce scrutin n'ont constaté jusqu'ici aucun incident.
Les résultats complets provisoires du scrutin de dimanche sont attendus dans la journée de lundi. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue, un deuxième tour sera organisé le 25 mars. Aucun candidat n'est donné favori.
Parmi les candidats en lice, en majorité arabes, on retrouve notamment Ahmed ould Daddah, demi-frère du président déchu Mokhtar, dont le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) a engrangé de bons résultats aux élections parlementaires de l'an dernier.
Mentionnons aussi Messaoud ould Boulkheir, un descendant d'esclave, qui a promis de combattre l'esclavage qui perdure dans certaines régions du pays, malgré son abolition.
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