Vague d’attentats contre les pèlerins chiites
À Hilla, au sud de Bagdad, deux kamikazes se sont fait exploser dans une tente dressée au bord de la route pour permettre aux pèlerins de se restaurer et de se reposer. Toujours aux alentours de la capitale, de multiples attentats ont également visé des processions de chiites se rendant, qui à pied, qui en véhicules à Kerbala, ville emblématique du chiisme, à l’occasion de l’Arbaïn, qui marque la fin de l’Achoura. Une période de 40 jours de deuil commémorant la mort, en 680, de l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet.
Le Premier ministre Nouri al Maliki, de confession chiite, a imputé, sur la chaîne publique de télévision Irakiya la vague d’attentats à des activistes sunnites. Les mesures de sécurité avaient pourtant été renforcées le long du trajet vers la ville sainte. Ces nouvelles effusions de sang interviennent à peine plus d’un an après la destruction de la Mosquée d’or chiite de Samara imputée à Al Qaïda, d’obédience sunnite. L’attentat a déclenché des violences intercommunautaires, qui ont précipité l’Irak dans le chaos, au bord de la guerre civile.
À Mossoul, ville du nord de l’Irak où cohabitent chiites et sunnites, des dizaines d’hommes armés ont pris d’assaut une prison, à la tombée de la nuit, et libéré 140 détenus. La plupart des prisonniers libérés seraient des insurgés sunnites, selon la police. L’armée américaine, qui a eu à déplorer lundi la perte de 9 hommes dans la province de Saladin, un bastion de l’insurrection sunnite, son plus lourd bilan depuis le lancement, il y a trois semaines à Bagdad, de l’opération Imposing Law (imposer la loi), a averti que les insurgés pourraient lancer des attaques en dehors de la capitale. En dépit des opérations à Bagdad impliquant plus de 90 000 militaires irakiens et américains, les violences se poursuivent dans la capitale.
Les GI’s et marines continuent de procéder à des fouilles systématiques, de maison en maison, et d’installer des postes de contrôle à Sadr City, bastion de l’armée du Mehdi, une milice chiite.
Ils ne se sont heurtés à aucune résistance, Moqtada Sadr le bouillonnant chef chiite antiaméricain ayant accepté de laisser faire. La guerre contre les chiites est menée par des groupes activistes à dominante sunnite tels qu’Al Qaïda et des nostalgiques irréductibles du régime baasiste livrant une lutte de guérilla pour s’opposer au gouvernement et à l’occupation américaine.
Nouri al Maliki a dénoncé l’alliance des takfiri et des partisans de Saddam Hussein, qui continuent, selon lui, la politique de crimes de masse de l’ancien régime.
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