Dialogue de sourds entre Londres et Téhéran
Un haut responsable du ministère iranien des Affaires étrangères a précisé au cours d'une rencontre, lundi, avec un diplomate britannique, que les militaires britanniques arrêtés vendredi dans les eaux du golfe Persique sont effectivement toujours en Iran.
Cependant, il appert que les demandes des autorités britanniques pour rencontrer les détenus et obtenir davantage de détails quant à leurs conditions et à leur lieu de détention sont demeurées sans réponse. À tout le moins, le diplomate iranien a indiqué à son homologue britannique que les militaires se portaient bien et étaient en santé.
Toujours lundi, le ministre irakien des Affaires étrangères a tenté de faire avancer le dossier en contactant son homologue iranien pour demander, à son tour, la libération des Britanniques. Bagdad soutient que les Britanniques se trouvaient dans les eaux irakiennes au moment de leur interception.
Téhéran, lui, accuse ces militaires d'être entrés illégalement dans ses eaux territoriales. Dimanche, un responsable iranien a d'ailleurs affirmé que les marins ont « avoué » être entrés illégalement dans les eaux iraniennes.
Le ministre des Affaires étrangères iranien, Manouchehr Mottaki, a indiqué que l'affaire est « en train d'être examinée du point de vue légal », précisant qu'une enquête est en cours.
Selon lui, les autorités iraniennes « ont intercepté ces marins dans les eaux iraniennes et les ont arrêtés dans les eaux iraniennes ».
Pour sa part, le chef de gouvernement britannique, Tony Blair, a estimé, toujours dimanche, que la détention des marins était un fait « injustifié et incorrect ». M. Blair a affirmé que les 15 militaires « étaient dans les eaux irakiennes. Ils n'ont pas pénétré dans les eaux territoriales iraniennes. »
« J'espère que le gouvernement iranien comprend à quel point cette question est fondamentale pour nous », a souligné Tony Blair.
Selon le Sunday Times, un site Internet associé au président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que « s'il est prouvé qu'ils ont délibérément pénétré en territoire iranien, ils seront inculpés d'espionnage ».
Et l'Independent on Sunday, dont une journaliste se trouvait à bord du navire intercepté vendredi, a raconté que la veille de sa capture, la patrouille britannique avait été attirée « vers les eaux iraniennes » par une barge qui venait de charger des voitures de contrebande.
Selon elle, ils ont à nouveau inspecté vendredi le même navire se livrant à cette contrebande, et c'est là qu'ils sont « tombés dans une embuscade [...] rapidement entourés par 15 à 20 bateaux ».
Les 15 militaires ont été capturés vendredi matin, au moment où ils effectuaient à bord de deux bateaux une patrouille de routine à l'embouchure du Chatt al-Arab, le fleuve frontalier entre l'Irak et l'Iran, dans une zone aux limites territoriales compliquées.
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