L'ONU tente de serrer les rangs
Les membres européens du Conseil de sécurité des Nations unies tentent toujours, vendredi, de rallier les quelques voix dissidentes à leur projet de résolution renforçant les sanctions contre la République islamique.
En effet, trois pays membres, l'Afrique du Sud, l'Indonésie et le Qatar, menacent de ne pas appuyer le projet de résolution si des modifications n'y sont pas apportées d'ici au vote de samedi.
Ce rejet, s'il n'empêchait pas le Conseil d'adopter le texte, puisqu'il ne lui faut recueillir que 9 voix sur 15, enverrait toutefois à l'Iran un signal moins fort que si la communauté internationale fait bloc face à lui.
L'Indonésie et le Qatar insistent pour que soit ajoutée au texte de la résolution une mention comme quoi le Conseil de sécurité demande que l'ensemble du Proche-Orient soit « une zone libre d'armes de destruction massive ». Cet ajout, toutefois, n'a aucune chance d'être accepté par les États-Unis en raison de leur soutien à Israël.
Les autres amendements apportés prévoient notamment que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) demeure l'organe qui vérifie que les États respectent leurs obligations envers le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Il s'agit, selon l'ambassadeur britannique Emyr Jones Parry, d'une « réponse appropriée, proportionnelle, graduelle à la situation [du] dossier nucléaire iranien ».
Si le texte est adopté, les sanctions de la résolution 1737 du Conseil de sécurité, adoptée le 23 décembre 2006, seront alourdies. La résolution 1737 exige notamment que l'Iran suspende toutes ses activités nucléaires sensibles, comme l'enrichissement d'uranium. Téhéran ne s'y est toutefois jamais plié, la jugeant illégale.
Les Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, soit la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni ainsi que l'Allemagne) insistent pour que la pression exercée par le Conseil de sécurité sur l'Iran soit graduelle, afin d'amener Téhéran à suspendre ses activités sensibles et à revenir à la table des négociations. Parmi les mesures envisagées figure un embargo sur les achats et la vente d'armes à l'Iran, en plus de sanctions financières et commerciales et des restrictions sur les déplacements à l'étranger de personnalités iraniennes liées au programme nucléaire.
Inutile et contre la religion
Par ailleurs, dans une entrevue accordée à la télévision française, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a soutenu que son pays ne cherchait pas à construire de bombe nucléaire. « C'est inutile et notre religion nous l'interdit », a-t-il déclaré.
M. Ahmadinejad a demandé et obtenu d'être présent aux Nations unies, à New York, lorsque le Conseil de sécurité votera sur la nouvelle proposition. Il a d'ailleurs obtenu du gouvernement américain un visa pour se rendre à New York.
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