Olmert l'intransigeant
Après avoir rejeté toute possibilité de traiter avec la nouvelle coalition Fatah-Hamas, le premier ministre d'Israël appelle aujourd'hui la communauté internationale à prendre le même engagement en maintenant son boycottage du gouvernement palestinien.
« Nous espérons que la communauté internationale ne se retrouvera pas piégée par le nouveau gouvernement d'union palestinien et maintiendra la ligne de conduite qu'elle a adoptée pour isoler un gouvernement qui n'accepte pas les principes du Quartette », a déclaré Ehoud Olmert, à l'ouverture de son conseil des ministres.
Pour justifier sa position, le premier ministre est revenu sur les propos tenus samedi par le premier ministre Ismaïl Haniyeh, au moment de l'investiture de son gouvernement de coalition.
M. Haniyeh avait alors proclamé le droit des Palestiniens de résister à l'occupation israélienne « sous toutes ses formes » et promis de créer un État indépendant comprenant les territoires occupés en 1967, sans glisser un mot sur une reconnaissance éventuelle d'Israël.
Ehoud Olmert a cependant ajouté qu'il poursuivrait ses contacts avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, tout en précisant que la participation de son parti, le Fatah, à la coalition, limiterait le champ des discussions à la seule question du bien-être des citoyens palestiniens.
Une telle position exclue donc, d'emblée, des négociations sur le règlement de paix final du conflit israélo-palestinien, dont la création d'un État palestinien.
Mahmoud Abbas et Ismaïl Haniyeh
Le Quartette (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU) exige, avant de lever l'embargo contre le gouvernement palestinien, en vigueur depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas en 2006, que celui-ci reconnaisse Israël et les accords israélo-palestiniens passés et qu'il renonce à la violence.
Samedi, le président Abbas et le premier ministre Haniyeh ont appelé la communauté internationale à lever l'embargo, raison d'être de leur alliance.
Depuis, les États-Unis ont annoncé qu'ils continueraient à boycotter le Hamas et ses ministres, mais autoriseraient des contacts ponctuels avec les élus des autres mouvances, une position qui tranche avec l'appel à l'isolement des territoires lancé par Israël.
« Concernant les individus qui ne sont pas membres d'organisations terroristes étrangères, nous ne suspendrons pas nos contacts avec des Palestiniens sur la seule base de leur participation au gouvernement d'unité, mais nous prendrons des décisions au cas par cas », a déclaré la porte-parole du consulat américain à Jérusalem, ajoutant que l'embargo sur l'aide financière directe au gouvernement sera maintenu.
Des divergences de vues sont par ailleurs apparues au sein du conseil des ministres israélien. Si plusieurs, dont le premier ministre en tête, refusent tout contact avec les membres du gouvernement palestinien, issus ou non du Hamas, d'autres, minoritaires, trouvent excessif d'écarter les ministres issus du Fatah, ayant signé autrefois les accords d'Oslo.
Les ministres ont cependant adopté peu après, en conseil, par 19 voix et deux abstentions, une résolution sur le maintien du boycottage.
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