Audi A8 2007

Audi A8 2007 - Sauf une très brève balade à bord d’une A8 2005 en tant que passager, je ne m’étais jamais déplacé dans ce modèle qui, pourtant, m’intéressait au plus haut point. C’est donc avec enthousiasme que j’anticipais l’essai de cette voiture, dont certains de mes confrères journalistes me disaient le plus grand bien. À mon arrivée au concessionnaire, je constate que la version qui m’est confiée est loin d’être le modèle le moins onéreux. Il s’agit d’une version L (à empattement long), dont la longue liste d’options fait grimper la facture au-delà de 125 000$. Ouch!

Toute de noir vêtue, ma voiture d’essai fait véritablement figure de limousine à côté des autres automobiles. Elle est tellement imposante que même la camionnette GMC Sierra garée à ma gauche est plus courte, malgré la cabine allongée! Le noir métallisé contribue pour sa part à faire jaillir les nombreux accents de chrome qui ornent le pourtour des glaces, la calandre, les moulures et les poignées de porte. De superbes jantes d’alliage de 19 pouces en aluminium poli font également briller cette voiture de façon à ce qu’elle se démarque.

Belle à l’extérieur, l’A8 l’est également à bord, où la finition impressionne à coup sûr. Du pavillon entièrement recouvert d’Alcantara en passant par les boiseries et les cuirs somptueux, tous les éléments qui constituent l’habitacle sont esthétiquement envoûtants et de grande qualité. Avant de me glisser derrière le volant, je prends soin de m’installer quelques minutes sur la banquette arrière. Allongée par rapport au modèle régulier, l’A8 dans laquelle je me trouve me permet de jouer les pachas, tant l’espace disponible est généreux. Je constate alors la présence d’accessoires de luxe comme les miroirs de courtoisie éclairés, les pare-soleils latéraux et arrière, les nombreuses pochettes de rangement ainsi que le système de ventilation indépendant. On n’y retrouve toutefois aucun repose-pied ni tablette repliable, comme c’est le cas chez Jaguar et Mercedes.

Confort oblige, Audi a conçu des sièges aux ajustements si nombreux qu’il peut être laborieux de trouver LA position de conduite optimale. En fait, le confort est toujours au rendez-vous, mais en jouant avec les réglages, on trouve mieux, et encore mieux, et encore mieux! On choisit ensuite de se réchauffer ou de se refroidir le postérieur, ou encore de se faire masser le bas du dos, pour ensuite prendre la route derrière un tableau de bord dont l’éclairage rouge et blanc est du plus bel effet. Le soir venu, tous les boutons et commandes, sans exception, sont éclairés de façon à créer une ambiance se rapprochant de celle d’un cockpit d’avion de ligne.

C’est depuis l’ajout du système à injection directe que le beau petit V8 de 4,2 litres, qui équipe également l’utilitaire Q7, propose une puissance de 350 chevaux. Tout en ayant une souplesse et une vivacité incroyables, il pourvoit suffisamment de muscle à l’A8 pour déplacer rapidement sa masse plutôt imposante. Bien sûr, il n’impressionne pas autant que le moteur W12 implanté dans la version du même nom, mais personne ne se plaindra de son manque de punch. Qui plus est, le mariage de ce moteur à la boîte Tiptronic à six rapports permet d’en tirer le meilleur. Cela n’empêche pas la voiture de consommer presque autant d’essence que le Q7, malgré un poids inférieur et un meilleur aérodynamisme. Pied léger, attendez-vous à une moyenne de 14 litres aux 100 kilomètres. Pour les autres, vous pouvez aisément ajouter de 3 à 4 litres supplémentaires.

En prenant la route, l’A8 nous «parle». Voilà une chose que la concurrence ne fait pas. D’abord, elle nous accorde le privilège d’ajuster la fermeté de l’amortissement de façon à obtenir une conduite plus confortable ou plus sportive. Il est même possible de modifier de quelques centimètres la garde au sol. Précise et communicative, la direction étonne par sa rapidité et par un diamètre de braquage qui, compte tenu des dimensions importantes de la voiture, est exceptionnellement bas. Après avoir sollicité la cavalerie, on atteint la vitesse de croisière qu’il vaut mieux fixer grâce au régulateur de vitesse, car les limites sont beaucoup trop faciles à dépasser. Comme il se doit, l’insonorisation est poussée, mais laisse tout de même place au doux ronronnement du moteur, qui se fait sourdement entendre en accélération.

Dans cette classe sélecte de voitures, la notoriété de la marque est importante. Si Audi s’est déjà classée derrière ses rivales allemandes au chapitre du degré de noblesse, il en est aujourd’hui autrement. Ceux qui aiment conduire apprécieront probablement davantage l’A8, alors que ceux qui préfèrent se faire bercer penseront peut-être à la concurrence. Bien sûr, comme toutes ses rivales, l’A8 est chère et propose une liste d’options qui frise l’indécence. On pourrait s’en plaindre, mais la concurrence fait de même, ce qui n’excuse toutefois pas la chose.