L'éthanol n'est pas une solution
Les investissements du gouvernement fédéral pour encourager la production et l'utilisation de l'éthanol produit à base de maïs auront peu d'impacts sur la diminution des émissions de gaz à effet de serre, selon une étude réalisée par un chercheur d'Environnement Canada.L'étude, qui n'a pas été rendue publique et dont le réseau anglais de Radio-Canada a obtenu copie, a été réalisée par Greg Rideout, qui dirige la division de la recherche sur les émissions toxiques.M. Rideout laisse entendre que l'actuelle politique fédérale concernant l'éthanol est davantage influencée par un mythe que basée sur des fondements scientifiques.
Le chercheur a testé les émissions de cinq automobiles de marque récente dans différentes conditions de conduite et de température. Il conclut qu'il n'y a aucune différence entre les émissions de gaz à effet de serre produites lorsqu'on utilise du carburant contenant 10 % d'éthanol par rapport au carburant ordinaire.La CBC affirme que le ministre fédéral de l'Environnement, John Baird, est au courant de l'étude, qui a été commandée par l'ancien gouvernement libéral. Toutefois, le ministre dit attendre d'avoir une vue d'ensemble du dossier avant de faire part de ses commentaires.Le dernier budget fédéral, présenté par le ministre Jim Flaherty la semaine dernière, prévoit un investissement de près de 2 milliards de dollars sur sept ans pour la promotion de carburants renouvelables comme l'éthanol.
Ottawa a adopté une réglementation pour imposer une concentration de 5 % de carburants renouvelables dans l'essence au Canada d'ici 2010 et une concentration de 2 % dans le diesel et l'huile de chauffage d'ici 2012.Solution de rechangeUne étude publiée au début de mars par Frédéric Forge, du département des sciences et de la technologie de la Bibliothèque du Parlement, arrive sensiblement aux mêmes conclusions.Dans les faits, si 10 % de tout le carburant utilisé était de l'éthanol, les émissions de gaz à effet de serre du Canada ne diminueraient que de 1 %, conclut l'étude.Le rapport, commandé pour le Centre d'information parlementaire, propose d'autres solutions, comme le biodiesel produit à base de canola, qui a un meilleur rendement, ou l'éthanol cellulosique fait à partir de déchets industriels, comme la paille ou les copeaux de bois.
Rapport contestéDe son côté, l'Association canadienne des carburants renouvelables, qui représente des fabricants de biocarburants, estime dans un communiqué que le rapport de M. Forge est erroné. Elle affirme que les normes canadiennes sur les carburants renouvelables entraîneront une baisse annuelle des émissions polluantes équivalentes à celles produites par 1 million de voitures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire