Les Rwandais se tournent vers Montréal
Dans le monde entier, des Rwandais suivent ardemment le tout premier procès pour génocide de l'histoire du Canada, qui a lieu à Montréal, ces jours-ci.
Désiré Munyaneza, âgé de 40 ans, est la première personne accusée au pays en vertu de la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, entrée en vigueur en 2000, à cause du rôle qu'il aurait joué dans le génocide survenu au Rwanda en 1994. Il fait face à sept chefs d'accusation, incluant de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, tous passibles d'une peine d'emprisonnement à perpétuité qui serait purgée au Canada.
Jean-Paul Nyilinkwaya, de PAGE-Rwanda, organisme canadien représentant des amis et des familles de victimes du génocide, affirme que les procédures sont suivies de près par les Rwandais, non seulement au Rwanda, mais également en Europe et partout ailleurs.
M. Nyilinkwaya ajoute que la presse rwandaise concentre ses efforts sur toutes les histoires touchant de près ou de loin au génocide.
Le procès a débuté en Cour supérieure du Québec, la semaine dernière.
Munyaneza est accusé d'avoir assassiné des civils, violé plusieurs femmes et pillé des propriétés pendant le génocide rwandais, lors duquel les Hutus ont massacré de façon systématique quelque 500 000 Tutsis en une centaine de jours.
M. Nyilinkwaya a indiqué que le bureau africain de la BBC et le Kigali New Times, quotidien de la capitale du Rwanda, avaient fait des reportages sur le procès montréalais.
La semaine dernière, la cour a entendu les témoignages de deux des 13 témoins ayant fait le voyage du Rwanda à Montréal pour le procès.
Une jeune femme, à laquelle le juge André Denis a donné le pseudonyme de C15 afin de taire sa réelle identité pour des raisons de sécurité, a raconté de quelle façon elle avait été maintenue en captivité, violée par 10 hommes et ensuite frappée à la tête avec une machette.
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