Des étudiants manifestent à Montréal
Le coeur névralgique et financier de Montréal a été envahi par plus de 1000 étudiants sympathiques aux revendications de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante.
Sous un soleil printanier, les jeunes ont marché au nom de la gratuité scolaire, brandissant le spectre de la «grève générale illimitée».
Sous les cris et les slogans bien connus des milieux étudiants - «Sau-sau-sau, sauvons l'éducation!» - les manifestants ont pacifiquement évolué dans le centre-ville, en pleine heure de pointe, suivant un itinéraire en apparence destiné à perturber la circulation dans le centre financier.
Plutôt que des arrêts traditionnels aux bureaux des ministres importants, y compris celui du premier ministre Jean Charest, les étudiants ont cette fois-ci fait une pause devant un bureau d'avocats logé à la tour Ville-Marie et un centre de recherche universitaire.
Ils accusent le premier d'avoir produit un avis juridique pour le compte de la Fédération des cégeps limitant leur droit de manifester dans les cégeps. Ils s'insurgent contre le fait que le second ait récemment livré une étude validant l'idée de dégeler les droits de scolarité à l'université.
Pendant que la police de Montréal penchait pour une estimation chiffrée de 800 à 1000 personnes pour mesurer l'ampleur de la foule, les organisateurs de l'ASSE, eux, ont porté à 5000 le nombre de manifestants.
Dans 16 cégeps et quelques facultés universitaires, plus de 40 000 étudiants étaient en grève l'espace d'une journée, ce qui leur a permis de se joindre aux manifestants. L'ASSE, souvent décrite comme une branche plus radicale comparativement aux deux fédérations étudiantes (FECQ et FEUQ), avait convié les manifestants à s'opposer à la volonté de dégel des droits de scolarité «du gouvernement Charest-Dumont», comme ses porte-parole l'ont indiqué jeudi.
Indignée par l'idée d'un possible dégel des droits, prônée non seulement par les libéraux mais aussi par l'ADQ de Mario Dumont, l'ASSE revendique la «gratuité scolaire à tous les niveaux» ainsi qu'une augmentation des ressources en éducation postsecondaire. Elle souhaite également la création d'un système public de services de garde dans les établissements d'enseignement supérieur pour soutenir les étudiants parents.
Deux syndicats d'enseignants de collège ont offert leur appui aux manifestants. La Fédération autonome du collégial et la Fédération nationale des enseignants du Québec ont applaudi à cette présence dans la rue, dénonçant au passage la loi C-43 sur les conditions de travail des employés du secteur public, laquelle restreint les perturbations syndicales.
Les véhicules des policiers étaient présents jeudi pour baliser le parcours des manifestants, mais à certaines intersections, ils étaient si peu nombreux que cela a donné lieu à un certain chaos. Des voitures s'aventuraient à travers les hordes d'étudiants. Seules quelques canettes de peinture ont été lancées sur des statues bordant le bureau du premier ministre Charest, angle McGill College et Sherbrooke.
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