La population fuit
Les tirs d'armes lourdes et d'armes automatiques entendus dimanche 1er avril à Mogadiscio étaient sans commune mesure avec le déluge d'artillerie qui s'était abattu vendredi et samedi sur certains quartiers sud. C'est pourquoi les habitants en ont profité pour fuir les combats entre insurgés et soldats éthiopiens après la mort samedi d'un soldat ougandais de la force de paix de l'Union africaine (UA) par un tir d'artillerie.
Ce soldat est la première victime de la force de paix de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), d'après un porte-parole militaire de l'UA. Profitant de cette relative accalmie, des habitants des quartiers du stade et d'Ali Kamin ont fui, certains avec un maigre paquetage, d'autres sans rien. Ils se terraient dans leurs maisons depuis plusieurs jours.
Selon les informations du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), "quelque 10.000 personnes ont fui les combats" à Mogadiscio au cours des trois derniers jours, portant à 56.000 le nombre de résidents ayant fui la capitale somalienne en mars et 96.000 depuis deux mois.
Appel à un cessez-le-feu
Les notables du clan Hawiye, le plus important dans Mogadiscio, ont appelé les belligérants à un cessez-le-feu immédiat afin de permettre à la population de fuir les combats. "Nous demandons à la mission de l'Union africaine en Somalie de faire respecter cette cessation des hostilités", a indiqué le clan dans un communiqué.
Les deux fiefs des insurgés, les quartiers du stade et d'Ali Kamin, ont été bombardés sans interruption par l'artillerie et les chars éthiopiens. Dans le quartier d'Ali Kamin, un camion militaire éthiopien a été détruit et les corps de deux soldats éthiopiens gisaient à proximité.
Les forces gouvernementales soutenues par leurs alliés éthiopiens poursuivaient leur offensive majeure contre les rebelles islamistes, provoquant ces trois derniers jours à Mogadiscio les plus violents combats depuis le début des années 90. Les combats sont tellement généralisés et étendus à toute la ville que les cadavres ne sont pas ramassés dans les rues ni même comptabilisés. Selon les habitants, les victimes se compteraient en fait par centaines dans la capitale d'un million d'habitants.
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