Les Québécois n'ont pas viré à droite, croit Dion
La montée fulgurante de l'Action démocratique de Mario Dumont aux élections de lundi ne signifie pas que le Québec a viré à droite, a estimé vendredi le chef du Parti libéral du Canada, Stéphane Dion, qui y voit un simple vote de protestation.
«Je ne crois pas que les Québécois ont une tendance vers la droite», a déclaré M. Dion en point de presse à Montréal, vendredi. «Je crois qu'il ont émis, dans le cas de M. Dumont, un vote de protestation.»
De passage dans la métropole pour visiter un centre de la petite enfance et rencontrer des femmes d'affaires, M. Dion s'est dit convaincu que le gouvernement de Stephen Harper serait happé par une contestation semblable aux prochaines élections fédérales, dont il entrevoit le déclenchement d'ici deux semaines.
«Il y a beaucoup de raisons de protester contre le gouvernement de M. Harper, a soutenu le chef libéral. Et ce vote de protestation, il n'en bénéficiera pas. Nous, on va donner aux gens le goût du vote d'action. (Et) le Bloc, c'est aussi un vote de protestation.»
Le fort appui à l'ADQ traduit des préoccupations à l'égard des pertes d'emplois, du fardeau fiscal élevé et de la pauvreté, a analysé Stéphane Dion.
Selon lui, quand viendra le temps du scrutin fédéral, les Québécois se rangeront derrière les idées libérales en ce qui a trait à la compétitivité de l'économie canadienne, l'environnement et la mission canadienne en Afghanistan.
«Je suis sûr que le projet ambitieux et généreux que je porte, ainsi que mon parti, sera très bien reçu par les Québécois comme par l'ensemble des Canadiens», a-t-il affirmé.
M. Dion est toutefois demeuré évasif quand on lui a demandé ce qu'il comptait faire concrètement pour regagner des sièges au Québec, vu la similarité entre l'électorat libéral au provincial et au fédéral. Lundi, le PLQ a enregistré son pire score, en pourcentage, depuis 1867.
«On va rebondir et on va grimper à un nouveau plafond (de députés libéraux fédéraux)», a-t-il juré.
Le député de Saint-Laurent - Cartierville a souligné que malgré la déconfiture du Parti québécois, lundi, le mouvement indépendantiste n'était pas mort. Il a néanmoins avancé que la promesse péquiste de tenir un référendum «à tout prix» avait été «une erreur» et qu'André Boisclair en avait «payé le prix».
Pubs conservatricesQuant aux nouvelles publicités négatives que prépareraient les conservateurs contre lui, elles prouvent d'après lui que le parti au pouvoir «sous-estime l'intelligence des Canadiens».
Stephen Harper a de la difficulté à «remplir 30 secondes (avec) quelque chose de positif sur son gouvernement», a lâché M. Dion, en ajoutant que les messages conservateurs étaient inspirés, d'après lui, par ceux de George W. Bush aux États-Unis.
«Je vais répliquer, mais pas de façon négative», a-t-il assuré.
Même s'il a fait de l'environnement son cheval de bataille depuis plusieurs mois, Stéphane Dion a convenu vendredi que la prochaine campagne fédérale se jouerait d'abord sur des questions économiques, y compris la réduction des impôts, qu'il juge «écrasants» pour les familles.
«Nous ne voulons pas d'élections, mais nous serons prêts et nous gagnerons», a-t-il promis.
Pendant les deux semaines du congé parlementaire de Pâques, le chef libéral parcourra le pays pour dénoncer le budget conservateur qui a, entre autres, augmenté les transferts fédéraux aux provinces.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire